Et même l'hébreu et les hiéroglyphes

Ainsi qu'on a pu le voir précédemment le nom de notre ville peut s'écrire G - RA-AR - M qui se prononce GERARME. Ce nom pourrait avoir comme sens "terre (gé) du soleil (ra) au-dessus des eaux (ar), de la vierge-mère (M) à la fois en tant que femme (M) et en tant que déesse (racine IA qui exprime le divin et qu'on retrouve dans Gaïa). Il faut entendre le mot terre comme synonyme de mots tels : lieu, endroit, espace, étendue, pré, terrasse...

Par sa graphie le mot G - RA_AR - M peut encore faire penser aux écritures des langues sémitiques (comme l'hébreu, l'arabe...) qui ne retiennent généralement que les consonnes des mots (sauf pour la lettre A considéré comme lettre mère et consonne). Leur prononciation, avec ajout des voyelles, dépendant essentiellement du contexte. Ainsi dans la Bible le mot "Gé-Harashim" dans lequel Gé est en français traduit par "Val" et Harashim par artisans (et il est précisé "en bois et en fer").

Selon l'hébraïsant Fabre d'Olivet ("La langue hébraïque restituée") la racine G exprime tout conduit, canal, l'idée de creux, de profond comme peut l'être une vallée. La racine GA qui est une composante de Gaïa, la terre, exprime ce qui est de l'ordre de l'agrandissement, de croissance, de magnitude... La racine Geb, qui désigne le dieu de la terre des égyptiens et qui fut frère et époux de Nout la déesse du ciel, a pour sens la fructification, toute bosse, excroissance, butte... La racine GH (Gé) est tout ce qui se porte vers un point et la racine GR exprime toute idée de tour, de mouvement d'aller et de retour...

Ainsi on peut voir ici s'exprimer les notions de centre (autour de l'Auméreye), une nature assez généreuse, l'idée de lac, d'élévation et de ce qui l'entoure...

La racine RA est l'emblème du feu, celui de la tête, du rayon, des raies, de l'action de voir... A ce titre la lettre R et la racine RA sont emblématiques du soleil en tant que Dieu. Dieu que les anciens d'égypte représentaient par un disque ailé, rayonnant et chargé d'un point central. Glyphe qui figure donc à la fois la notion de centre (la terre), de périphérie (le cercle), de contenu (l'aire du cercle) et de mouvement continu, de spiritualité vivifiante (représentée par une bouche quand il s'agit du soleil astre), d'élévation au sens divin (les ailes).

La racine AR  exprime ce qui est fort, vigoureux, producteur. Mais aussi ce qui coule, l'eau, les ondes, la lumière, la grâce..., la terre.

La racine M représente la femme compagne de l'homme. C'est le signe de toute fécondité et de formation.

Ainsi qu'on le voit, et bien sûr avec les réserves d'usage, toutes les racines qui composent en hébreu le nom de la ville pourraient servir à sa description et à la formation du radical G-RAR-M comme terre élevée au dessus de l'eau, consacrée au Soleil (en tant que Dieu) et à la Vierge Mère.

Dans la langue des Hiéroglyphe on trouve la racine GeR (hiéroglyphe : une jarre =  G)  comme étant représentative du silence, du calme... ainsi que le représente d'ailleurs le déterminatif montrant un homme portant un doigt à sa bouche.

La lettre R (hiéroglyphe une bouche) représente à la fois le soleil et l'eau. Dans cette langue le bilitère AA (hiéroglyphe une colonne, un pilier) peut-être un centre autour duquel les choses s'organisent et se rapporte aussi à ce qui peut s'agrandir, se déployer, déborder.

La lettre M (hièroglyphe la chouette) peut aussi bien symboliser la mort et la naissance, notamment au plan spirituel, ainsi que la pierre cachée au creux de la terre qu'il faut rechercher.

Quant à la racine MH qui se prononce Mé (hiéroglyphe le fouet) elle peut signifier aussi bien les basses terres, les marécages que la déesse serpent, l'uraeus de la couronne royale, la déesse mère de pharaon, véritable roi soleil.

La racine MeR (hiéroglyphe la houe) rattache à elle tout ce qui est lié à l'amour et à la terre aimée... et Dieu sait combien les Gérômois sont attachés à leur terre. Elle désigne aussi "le vase", la jarre de lait et donc ce qui contient mais aussi le contenu solide, épais... qui peut être nourriture (sous toutes ses formes) et l'eau. Mais aussi tout ce qui est de l'ordre du subtil comme les parfums et onguents, les rites et leurs influences... Une sorte d'invitation à séparer ce qui est subtil de ce qui est épais.

Il est dans cette langue une dernière racine un peu surprenante en ce sens que pourrait lui être rattachée le "maix" ou "mex" (avec X dur) qui a le sens français de maison. La racine MeS  (X sifflante -  hiéroglyphe trois peaux attachées par un ruban) sert en effet de base à des mots qui expriment un sanctuaire portable (mspt prononcer = mespet), la voie lactée (séjour des dieux - mskt prononcer mesket)....

Ainsi le nom de la ville pourrait-il éventuellement s'écrire en hiéroglyphes par une jarre (G -(geb) la terre), le soleil (R), une colonne (AA), l'oeil de Ré (R - car se sont de ses larmes (eau, ondes... ) que sont nés les humains) et  selon ce qu'on veut exprimer le plus la houe (Mer) ou le fouet, ou le serpent lové en position d'attaque (uraeus) ou trois peaux attachées par un ruban. Le tout complété de déterminatifs comme le hiéroglyphe "ville", "l'horizon" du soleil levant, l'escalier (élévation) et les déterminatifs "dieu" et "déesse.

Hébraïsant et égyptologue à vos plumes... contestez, complétez... mais soyez positifs.