B - BARTHELEMY "L’ENCHAINEUR"

Statue du saint en la chapelle de la Trinité

Barthélemy, fut l’un des patrons de la chapelle primitive de Longemer avant de devenir celui de Gérardmer lors de la création, en 1731, de la première église sur le site où elle se trouve actuellement. Barthélemy signifie fils de celui qui suspend les eaux, ou fils de celui qui se suspend. Ce mot vient de "Bar", qui veut dire fils, de "thelos", sommité, et de "moys", eau. C'est un nom Syrien et non pas Hébreu. Saint-Barthélemy, apôtre, en venant dans l’Inde, entra dans un temple où se trouvait une idole nommée Astaroth, et il s'y arrêta comme ferait un voyageur. Dans cette idole habitait un démon qui prétendait faire du bien aux malades. Or, il ne les guérissait pas.

Interrogée, une autre idole, nommée Bérith, révéla qu’Astaroth était paralysé dans des chaînes de feu par Barthélemy venu pour détruire toutes les idoles de l’Inde.

Il fit de nombreux miracles. Il libéra un possédé du démon qui l’habitait, guérit la fille lunatique du roi Polimius, fit briser par le démon lui-même toutes les idoles du pays après qu’il en eut montré la vraie figure noire au roi. Les puissants du pays complotèrent contre lui et le firent saisir par le frère du roi nommé Astyage dont l’idole se renversa d’elle même dans son temple.

Ayant refusé d’abjurer sa foi Barthélemy fut fouetté et écorché vif. On dit même qu’il fut crucifié et aussi décapité ou démembré. Son tombeau fut brisé par les Sarrasins en 831 et ses ossements dispersés. Ils furent à nouveau rassemblés et transportés dans les Pouilles à Bénévent où ces restes furent encore dispersés par l’Empereur Frédéric.

Supplice de Barthélemy
 (détail du porche de l'église de Gérardmer)

Barthélemy est considéré comme le sixième des 12 Apôtres. Il est celui qui pénètre les mystères et en dévoile le sens. On dit qu’un coffre contenant ses restes aborda sur un rocher où sa lumière resplendissante se répandit sur un lieu obscur (comprendre "païen"). Un volcan très actif, nommé Volcano, se serait même déplacé afin de ne pas troubler le repos du saint (Réf Abbaye saint-Benoît).

Ne serait-ce pas en mémoire des prodiges accomplis par Barthélemy, dont les hagiographes disent qu’il aurait eu, comme le Christ, le pouvoir de lier la mort elle-même au moyen de chaînes, qu’on a retrouvé, dans les années 1830, un squelette entouré de chaînettes dans une auge de pierre sur le site de la Butte Bilon?

Que dire de plus pour expliquer la translation du patronage de Barthélemy de Longemer, éclairé par la haute renommée de Bilon, vers Gérardmer et le lieu de ténèbres représenté par la domination de la pierre de l’Auméreye avec sa probable idole gravée et ses cultes païens?

N’est-il pas étrange que le supplice de Barthélemy fasse écho à celui subi par l’Auméreye, qui fut démembrée à la poudre à canon, et, peut-être, entièrement dispersée si elle n’était qu’un gros mouton ou un grosse patate? Ou bien encore arasée, décapitée si elle était une roche émergente?

N’est-il pas curieux de voir comment, en 1731, soit mille ans et plus après le martyr de Barthélemy, un saint chrétien s'est substitué aux idoles anciennes après les avoir symboliquement renversées et démembrées? N’est-il pas étonnant de voir comment fut martyrisée la ville? Aujourd’hui le temps est peut-être venu de percer le mystère. De chercher ce qui pourrait se cacher dans le sous-sol du chevet de l’église gérômoise? Pour nous ce n’est encore qu’une intuition. Viendra peut-être le jour de la Connaissance?

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