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Comme vous allez le comprendre très vite mon intention est de vous parler de GERARDMER. Je vais débuter par quelques pages insolites qui seront progressivement enrichies de textes et de rubriques au gré de mon inspiration.

Mais commençons d'abord par une jolie légende. Ensuite je vous guiderais dans mon jardin auprès de celle qui en est l'ornement : la belle Amaryllys.

Bonne lecture, belle balade...

GERARDMER : histoire, étymologie, légendes, balades, actualité, sites amis... Découvrir Gérardmer "Perle des Vosges". France (Est) - 88400.

mercredi 3 août 2011

Tu es Pierre et sur cette pierre...


... JE BATIRAI MON EGLISE

Lorsque Jésus prononce cette phrase, qui institue dit-on Pierre base et tête de l’Église, il n’ignore certainement pas, non plus que l’évangéliste qui la rapporte, le jeu de mots qui la fonde, ni la cascade d'associations libres qu'elle permet, ni évidemment les prémices auxquelles elle réfère ainsi que ses implications futures.

En effet, et bien que les Orthodoxes en fasse un sujet d'opposition avec Rome, si le Christ est assurément la pierre fondamentale de l'Église, dans le domaine spirituel, Pierre en est, bien que Jacques paraisse avoir été le premier des évêques diocésains, la tête, le chef dans le domaine temporel. Tête et Chef ou sommet, ont pour équivalent grec le mot "Céphas" qui a le même sens, ainsi que celui de base, commencement, principe. En latin ce mot est "Pétrus", Pierre, et, dans le domaine minéral, "petra", la pierre. Le correspondant hébreu de ce mot grec pourrait être "Golgotha", sur lequel le Christ fut crucifié. C'est, en français, le "Mont du Crâne" ou "Rocher du Crâne". D’où ce crâne qu’on voit souvent, sur de nombreux tableaux, figurer au pied de la Croix. Ce "rocher" qui est aussi l'un des os du crâne en même temps que le nom d'un poisson. Poisson qui fut pris comme symbole de l'ère chrétienne et comme signe de ralliement des premiers chrétiens.

Établir ainsi Pierre base et chef de l’Église est une façon très claire d’indiquer que la nouvelle religion doit faire table rase des anciens cultes et de leurs idoles dont les plus anciennes, sous forme de mégalithes, ont évolué en statues de pierre et autres matériaux plus ou moins couverts d’or et de pierreries. C’est également dire, aux générations futures, que cette nouvelle religion, toute spirituelle, n’a pas besoin des représentations matérielles de la divinité pour exprimer son message d’universelle espérance ou pour porter la foi de ses fidèles.

On voit ici toute la force de la symbolique du rocher, de la pierre fondamentale et de la pierre de fondement placé en "tête". Et l’on sait trop, hélas, comment l'Église s’y est prise pour éradiquer les anciennes croyances. On peut à cet égard relire les écrits du Curé Gilbert pour voir que cette attitude prévalait encore au début du 20ème siècle dans l’esprit de ce brave homme de prêtre, qui n’admet que du bout de sa plume, et manifestement à regret, que "nos pères" aient pu connaître et pratiquer ces vieilles liturgies.

On sait aussi, Dieu merci, comment l’Église a couvert le sol d’Europe de ces admirables églises, abbatiales et cathédrales. Bâtiments splendides dont l’édification fut à l’origine d’un vaste mouvement artistique.
Mouvement dont l’effet civilisateur est, de nos jours, malheureusement contrebattu par une modernité abêtissante. Alors que le progrès technique et économique engendré il y a près d’un millénaire aurait dû libérer l’homme de ses servitudes.

Pierre est donc devenu le "Pontife" par excellence. "Pontifex Maximus" est une des titulatures des Papes venus à sa suite. Pontife, c'est-à-dire bâtisseur, et, plus particulièrement, constructeur de ponts. Mais il faut pour cela maîtriser les forces qui assurent la solidité des fondations et la cohésion des pierres de l’édifice. C'est-à-dire être Maître Architecte, concepteur des plans que réaliseront les Maçons de pierre franche, associés aux Forestiers de haute futaie, seuls capables de faire chanter les pierres et de les élever, en prières, à des hauteurs vertigineuses, dans la lumière.

Est-ce un hasard si le tailleur de pierres est en grec un "lithourgos" et si ce mot est en relation avec celui de "liturgie" qui n’est autre que la "mise en ordre" de la pierre élevée en prières. Mais là encore…? Quelle meilleure assise donner à une église triomphante que celle de la pierre d’autel des anciennes croyances revisitées par l’histoire, édifiante, des saints chrétiens?
Petit "lithourgos"
Musée de Bruyères
Ainsi donc en 1731, à Gérardmer, fit-on sauter à la poudre à canon une énorme pierre dont la présence gênait l'implantation de la nouvelle église de la ville. Quelle était cette pierre? Sa forme, sa taille, sa matière, son utilisation? L'histoire est muette sur ce sujet.

Deux hypothèses :
- Soit un bloc déposé par l'ancien glacier qui couvrait la vallée ou charrié par les eaux qui se déversaient près de l'église. Un très gros "mouton" en somme?
- Soit une roche émergente appartenant à une veine minérale, comme on en voit en divers points de la vallée, à la "Roche du Rain" ou à la "Roche de la Creuse", distantes de quelques centaines de mètres?

Nos relevés radiesthésiques nous inclinent plutôt vers cette seconde hypothèse. Nous détectons en effet, sous le chœur de l'église, une double anomalie qui semble formée d'une masse dans laquelle serait comme une sorte de cavité où pourrait s'écouler un filet d'eau. Encore une fois, seuls des sondages sous l'église permettraient de lever l'incertitude en confirmant ou en infirmant notre hypothèse d'une roche émergente.

Quoi qu'on en pense, il y avait là une grosse pierre dont les relevés, faits dans le chœur de l'église, nous indiquent qu'elle aurait pu servir de table d'autel à des sacrifices liés à des cultes très anciens.
Si ces relevés ont quelque réalité, il semble que ces cultes, célébrant la lumière sous différentes formes, aient été pacifiques, à base d'offrandes de productions pastorales telles que lait et fruits... accompagnés de nombreuses prières, libations et danses, sans sacrifice violent impliquant la mise à mort d'une victime vivante.

De là peut-être que la tradition orale a conservé le souvenir d'un lieu où les jeunes gens se réunissaient pour danser et les pauvres pour recevoir l'aumône.

Cette même tradition orale - reprise de divers ouvrages - nous enseigne que cette pierre portait le nom de "Pierre de l'Auméreye" (Laumorelle, l'aumoreille...?). Là encore l'orthographe du nom est très incertaine de même que son étymologie dans laquelle certains ont voulu voir une "pierre de l'aumône".

Essayons donc d'examiner ce qu'il en est : Il faut d’abord se rappeler qu’ici comme ailleurs les habitants du lieu ont eu parmi leurs premiers soucis celui de se repérer dans l’espace de la vallée. Et que, tout naturellement, ils ont donné un nom en relation avec ce qui, justement, caractérise chacun des points désignés.
Ainsi des nombreux toponymes liés aux mines, cascades, prés, places de forges ou de forestiers, à la couleur des roches…

Or, la pierre de "l’Auméreye" était située sur un escarpement en surplomb de la vallée et du lac, au débouché, sans doute dénudé, de ce qui devait être un fort torrent. Il y a donc lieu de penser que le nom du lieu est en relation avec ces caractères particuliers. Faut-il y voir les origines des anciennes armes de la ville retrouvée sur un sceau datant de 1768?

La symbolique du Cerf nous indique que cet animal sauvage est lié à l'arbre de vie, aux cycles, au mystère des renaissances. Il annonce le retour de la lumière. La symbolique chrétienne en fait une image du Christ appelant les âmes à lui. C'est un guide, souvent psychopompe, passeur d'âmes.

Il est celui qui tire le char d'Artémis Diane... la chaste chasseresse... déesse de la Lumière. Pour les anciens celtes, le cerf est lié aux états primordiaux, aux origines. Sa couleur blanche, argent ou perle, selon les règles de l'héraldique, en fait ici un animal porte lumière associé à l'eau. Tout comme la terrasse sur laquelle il semble fièrement dressé dans ce qui pourrait être le rougeoiement d'un soleil couchant vers "Rougimont". Lumière, eaux de dessous terre, eaux du lac, anciens cultes... Coincidences? Voire.

Sauf recherche insuffisante de notre part, aucun des dictionnaires en notre possession, ni aucun dictionnaire en ligne sur Internet, ne donne un mot qui permette un rapprochement satisfaisant. Mais la décomposition du mot en "lau" et "morelle, marelle, maurelle, mareil(le)…" ouvre des perspectives intéressantes.

Examinons d’abord le préfixe "lau" (ou l’au) : Depuis la fin du 12ème siècle ce mot fait fonction d’adverbe de lieu. Il serait venu jusqu’à nous par déformation dans l’adverbe de lieu "là". Certains le rattachent à une origine indo-européenne et à un cours d’eau comme dans "Lau-sanne". Ce mot, à l’origine incertaine, pourrait avoir un lien avec l’éboulement, une dalle de pierre, une fontaine, un lac… mais aussi une terre labourable, appartenant à un… Morel d’où "lau morel" qui s’entend dans certains patois, mais qui nous paraît peu probable ici compte tenu de la nature du terrain et du qualificatif appliqué à une grosse pierre.

On constate encore que la prononciation "lau" pour la, le ou là s’entend encore dans certaines régions où l’accent patoisant est encore bien marqué. Et il n’y a pas si longtemps de cela qu’on entendait encore les anciens user de la vieille langue locale. Pour notre part nous inclinons plutôt pour une vocalisation de l’article "la" (pierre) en "lau" ou "lo".

Voyons maintenant ce qu’il en est de morelle, marelle, maurelle, mareil(le)…
Littré enseigne qu’à son époque on désignait la pomme de terre sous le nom de "morelle" et que l’étymologie de ce mot, venue du bas latin "morella" et "maurellum", serait le féminin de "moreau". C'est-à-dire "la noire". Notons au passage que, dans nos contrées, la pomme de terre, "solanum tubérosum" de la grande famille des Solanées, était connue avant que Monsieur Parmentier la fasse découvrir aux Versaillais puis aux Parisiens.

Le Dictionnaire de l’Académie (1762) insiste sur l’usage pharmaceutique de la plante à baies noires nommée Solanum, pour ses effets positifs sur les plaies et les hémorroïdes.
Furretière (1690) indique que les Vénitiens la nomment "Bella Dona" ou Belle Dame ce qui est un autre nom de l’Amaryllys d'où pourrait venir celui de l'Aumé(a)reye.
La Curne (13-14ème siècles) indique qu’il s’agit d’une plante dont on tire le jus d’aluine. Ce jus n'est rien d'autre que l’absinthe qui, rappelons-le, contenait, comme les fanes de la patate, un alcaloïde très dangereux.
Le dictionnaire de l’origine grecque des mots scientifiques fournit encore la forme "amauros" équivalent à "maurelle" soit ce qui ne brille pas, ce qui manque d’éclat.

On trouve une désignation "Mareilles" dans la Haute-Marne et des Mareils dans d’autres régions. Il s’agirait de toponymes d’origine gauloise formés sur "maro", grand et sur "ialos", clairière, lieu dégagé, défriché, village.

On trouve également une forme "l’morêye" dans le "Dialogue d'un Catholique et d'un protestant" en langue Wallonne : "Nos n' î vizans nén beacôp/ Ci sont cindes djus d' l' aisse,/I vont ås danses des crapåds, la k' les ptits sont mwaisses;/ Cwand l' maladeye les prindrè/ Ou l'morêye les abatrè,/ I vôront bén resse/ E l' gråce des priyesses." dans lequel "l’morêye" n’est rien d’autre que la mort.

Dans la langue wallonne, dont on ne peut totalement exclure qu’elle ait un lien avec le patois local, on trouve aussi une forme "amrale, aumerale, amrèle" qui pourrait signifier tison, petite botte de paille servant à allumer les feux ou à griller les soies du cochon, torche utilisée dans certains rites…. Cette forme issue de "wämrale" pourrait également désigner une roche de couleur vive.
De même "lau-me-reye, l’au-me-reisse ou rez" pourrait signifier "le lieu du conseil" en raison d’une possible origine germanique de ce mot dont la racine "Rat, Rad" a ce sens.

On ne peut manquer non plus d’établir un lien de proximité phonétique avec les mots issus de "mare" comme marée, mareyeur et un lien avec une "pierre à poisson" où se faisaient, certaines pierres ayant une vertu saline, la criée et/ou le séchage à l’air du poisson pêché, ici dans le lac… et, pourquoi pas, celui des corps défunts (momification par dessiccation) ?


L'église actuelle sur sa "terrasse"

Enfin, pourquoi pas un lien MEREYE – MeRVeiLLe ou MèRe-VeiLLe, MèRe-VieiLLe ayant servi à désigner ce qui, peut-être, se cache encore sous le sol de l'église?

De même, on ne peut s'empêcher de rapprocher le poème, dû à un anonyme et dont nous avons donné le texte en début d'ouvrage, de cette tradition rapportée par "les Ménestrels", selon laquelle la "blaude", ou blouse gérômoise, porterait deux boutons qui seraient des yeux attribués, sans autre explication, à Janus. Ne pourrait-on y voir ceux de la belle Amaryllis "que justement on nomme des soleils"?


Les "yeux de Janus" sur une "blaude" gérômoise traditionnelle

Essayons de résumer :
Un lieu (lau), une pierre de forme patatoïde (morelle), de couleur sombre, ayant peu d’éclat (maurelle). Qui, de la lignée des "SoLaNées", serait placée sous le double patronage du soleil (Sol) et de la lune (Luna) et serait dotée de vertus "thérapeutiques" au double sens sacerdotal et médical. Comme d’ailleurs le "SaLiN". Qui serait capable de procurer l’ivresse extatique aussi bien que la mort et le soin. Qui serait pierre du conseil (rat, rad..) ou d’appel (singer, zinger), pierre bergère (Amaréye - Amaryllys) ou de criée (mareye). Auprès de laquelle des jeunes gens viennent danser armés de torches (amrales) avant peut-être de procéder, comme nous l’a proposé un patoisant local, au mariage (lau maréye, la mariée, la Marie…?) consacrant le "dônage" traditionnel. Auprès de laquelle aussi les pauvres, malades et indigents trouvent réconfort.

Une pierre qui serait près d’un, ou sur un, endroit défriché (gé) au dessus (ar) d’un lac (mer) ou d’une demeure (maix) dédiée à la Mère tenant, assise en majesté, le Germe solaire (Ra) ou (Sol) sur ses genoux, couronnée d’or, vêtue du manteau de nuit, entourée d’étoiles, ayant les pieds posés sur un croissant de lune (Luna), au dessus (ar) de la demeure (me(ai)x) des hommes?

Que faut-il faire ici? Silence devant "si belle" figure ? Ou de Cybèle lever le voile et craindre la colère d’Amaryllis?

GéRaRdMeR (ou MaiX) et l’AuMéReYe n’auraient-ils pas au fond une seule et même étymologie. Une seule et même origine beaucoup plus ancienne que celle donnée par nos bons GERARD et leurs soutiens histrions?

Rien, bien sûr, ne permet de répondre de manière définitive à de telles questions. Sauf que deux autres composantes de l’histoire locale viennent renforcer le réseau de convergences que nous venons d’explorer à travers le nom de la ville, à travers le nom de la pierre tutélaire partie en poussière, en l’an de grâce 1731, par l’effet de la poudre à canon. Et plus sûrement encore par la petitesse d’esprit des hommes… de certains hommes qui ont imposé la modernité contre la Tradition.

Modernité oublieuse des anciennes sagesses. Modernité dont on voit aujourd’hui les ravages qui abêtissent et appauvrissent les peuples et la Terre Mère, qui, dans beaucoup d’endroits, ne suffit plus à les nourrir.

Il appartiendra sans doute aux générations futures de réparer, s’il est encore temps, les dégâts causés par notre époque, de rassembler ce que nous avons rendu épars.

Alors, poursuivons notre recherche d’une mystérieuse Vierge noire en mettant nos pas dans ceux de deux "bons enfants" assurément "bons cousins" nommés Florent et Barthélemy.

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Pour continuer clikez sur : Suite

4 commentaires:

  1. En effet, cette réalisation est une vraie merveille, merci pour cet article en tout cas.

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  2. En voilà une bonne idée de futur article en effet On lit un peu tout et parfois son contraire sur le sujet !

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  4. Tous les conseils que vous avez partagés sont adorables !!! Merci.

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